Pour la population rurale dans les pays en développement, l’accès aux ressources naturelles est vital et représente une clé en vue de la réalisation du droit de l’homme à l’alimentation. Lors de l’ouverture de la conférence "La politique contre la faim – la sécurité alimentaire et l’accès aux ressources naturelles" le 21 novembre à Berlin, la ministre fédérale allemande de l’Agriculture, Ilse Aigner, a souligné : "Les hommes ont droit à l’exploitation des ressources existantes dans leur pays. En font partie les terres arables, les pâturages, les pêches, l’eau à l’usage agricole de même que les forêts et les ressources génétiques végétales. En Afrique, la population ne peut exploiter le potentiel agricole que si l’accès à ces ressources est assuré."
À l’occasion de l’édition 2011 de la conférence "La politique contre la faim", près de 250 représentants de gouvernements, d’organisations internationales, des milieux scientifiques et économiques ainsi que de la société civile se sont réunis à Berlin pour débattre de la manière dont l'accès aux ressources locales pourrait être amélioré pour les populations dans les pays émergents et dans les pays en développement. Dans l’année précédente, d’importants travaux préparatoires ont déjà été réalisés. Ainsi, les négociations relatives aux directives volontaires portant sur l’accès sûr et équitable aux terres et à d’autres ressources naturelles sont sur le point d’aboutir au sein du Comité de la sécurité alimentaire mondiale des Nations Unies. Le ministère fédéral allemand de l’Agriculture participe activement aux négociations et soutient ce processus par des moyens financiers. "Dans le cadre de la conférence "La politique contre la faim", nous nous occupons de la mise en œuvre des points spécifiques de ces directives", explique Mme Aigner. Par exemple, dès la phase de la planification de l’utilisation des terres et de l’eau, il faut assurer l'accès à l’eau pour l’usage agricole aux petits agriculteurs et autre groupes défavorisés.
Ce qui est également important c’est d’éviter la discrimination des femmes dans le contexte de l’accès aux ressources. Selon l’avis de Mme Aigner, il convient de renforcer les droits de participation des femmes et des filles. Dans de nombreux pays émergents et pays en développement les femmes n'ont toujours quasiment aucune influence sur la planification de l’utilisation des terres. Bien que plus de la moitié des petits agriculteurs soient des femmes, moins de vingt pour cent des propriétés foncières sont enregistrées en faveur de femmes dû souvent à un droit de succession et des traditions familiales. Si les femmes avaient le même accès aux terres, à la formation et aux moyens techniques, le nombre de personnes souffrant de la faim pourrait être réduit considérablement dans le monde entier.
Le secteur de la pêche contribue de façon importante à la sécurité alimentaire de la population dans les pays en développement. Notamment les petits pêcheurs ont besoin d’un accès sûr et équitable aux eaux en tant que source principale de revenu et de nourriture. En outre, le rôle des forêts pour la sécurité alimentaire doit mieux être pris en compte dans les processus internationaux. Il faut que leur protection et leur utilisation soit équilibré. Ainsi, la protection des forêts ne peut pas exclure leur utilisation durable à des fins de sécurité alimentaire. En élaborant des stratégies pour la protection des forêts dans le cadre du processus de Rio +20, il convient donc de prendre en considération le droit à l'alimentation des populations locales. La préservation des ressources génétiques végétales joue également un rôle fondamental en ce qui concerne la sécurité de l’alimentation mondiale : eu égard notamment au changement climatique, il s'agit d’adapter et d’améliorer les plantes cultivées. Les petits agriculteurs et sélectionneurs locaux ont besoin d’un accès simple aux ressources génétiques végétales.
La 9ème édition de la conférence "La politique contre la faim" a eu lieu du 21 au 23 novembre 2011 au ministère allemand des Affaires étrangères à Berlin à l’invitation du ministère fédéral allemand de l'Alimentation, de l’Agriculture et de la Protection des Consommateurs (BMELV). Depuis 2011, le BMELV est l’hôte de cette série de conférence qui s’adresse aux spécialistes du pays et de l’étranger du monde politique, de la société civile, du milieu scientifique et du secteur agricole et alimentaire.